Didier Guth

Travaille à la réalisation d’objets (reliefs de bois découpés peints), d’images (photographies aménagées), de peintures (empreintes sur papier), de textes (livres d’artiste).

Artiste-plasticien né en 1951, études de lettres modernes et d’histoire de l’art à Strasbourg
, ex-professeur de lettres modernes au collège Kleber à Strasbourg,
ex-chargé d’enseignement en Arts plastiques à l’Université de Strasbourg,

Cofondateur de Zone d’art, membre du groupe Faisant; Cofondateur de Motus modules ; membre du groupe allemand Plakat Wand Kunst.

  • Expositions en France, en Allemagne, en Chine, aux Etats Unis, en Italie, au Luxembourg, en Belgique, en Finlande, en Angleterre.
  • Collections particulières en France, Allemagne, Suisse.
  • Collections publiques des artothèques de Strasbourg et d’Ouest Provence.

Vit et travaille à Strasbourg.

LES EMPREINTES :

Sur du papier sont appliquées des formes découpées dans du lino et préalablement enduites de peinture acrylique. Les formes découpées sont proches de celles des installations de bois découpés ; il s’agit de lignes, de formes rondes. Une forme est imprimée simultanément sur plusieurs (deux ou quatre) feuilles de sorte que chaque pièce finie ne contient que la moitié ou le quart de la forme du début. Ainsi se fabrique un hors-champ important permettant au regard d’aller au delà de l’œuvre. Pour ce qui concerne les couleurs, m’étant éloigné de la référence à la carte, je m’éloigne également des références coloristiques de celle ci. Ainsi apparaissent des mélanges et des couleurs qui ne m’étaient pas familières. (voir la vidéo de Sylvie Villaume « peintre, pas peintre »)

GRAVURES :

Fin 2013 le taille-doucier et éditeur, Rémy Bucciali, me propose de faire huit gravures dans son atelier de Colmar. Cette collaboration se poursuit. Elle permet une diffusion de mon travail. Cette pratique, nouvelle pour moi, me ramène à quelques travaux effectués dans les années 90 dans l’atelier gravure de « Faisant » animé par Sylvie Villaume ; en particulier une série de grands monotypes qui sont fondateurs des formes que j’utilise aujourd’hui dans mes pièces en relief de bois découpés.

PLAKAT :

« Plakat Wand Kunst » est un groupe allemand d’artistes dont l’objectif est la création de peintures pour l’extérieur au format de 2,60 m. x 3,60 m. sur des panneaux de bois, exposés dans divers lieux publics en Allemagne et également dans d’autres pays d’Europe.

Ce travail de grands formats en peinture, technique qui ne m’est pas familière, m’a obligé à une adaptation de ma pratique, sorte de mélange des formes de mes pièces en bas relief de bois découpé et de mes empreintes.

 

empreinte 2 lino acrylique sur velin d'arches 50 x 65 cm 2012
empreinte 2 lino acrylique sur velin d'arches 50 x 65 cm 2012
empreinte lino acrylique sur velin d'arches 50 x 65 cm 2012
empreinte lino acrylique sur velin d'arches 50 x 65 cm 2012
empreinte acrylique sur velin 2013 50 x 65 cm
empreinte acrylique sur velin 2013 50 x 65 cm
gravure taille douce 50 x 60 cm jaune editions Bicciali 2014 _modifié-1
gravure taille douce 50 x 60 cm jaune editions Bicciali 2014 _modifié-1
assemblage 2011 relief , bois decoupe, technique mixte 201 x 15 x 2 cm.
assemblage 2011 relief , bois decoupe, technique mixte 201 x 15 x 2 cm.
assemblage 2012 relief , bois découpe, technique mixte 230 x 70 x 1.5cm
assemblage 2012 relief , bois découpe, technique mixte 230 x 70 x 1.5cm
cp decoupe acrylique et collage 250 x 200 cm expo Helsinki 2005 finlande
cp decoupe acrylique et collage 250 x 200 cm expo Helsinki 2005 finlande
à gauche plakat acrylique sur cp 3,60 x 2,60 m a droite installation
à gauche plakat acrylique sur cp 3,60 x 2,60 m a droite installation
dues assemblages acrylique sur cp et collage expo galerie Zeherith Lauffen 2007
dues assemblages acrylique sur cp et collage expo galerie Zeherith Lauffen 2007
expo d'un espace à l'autre musée des Avelines St Cloud bois decoupe acrylique metal 1200 x 180 2004 005
expo d'un espace à l'autre musée des Avelines St Cloud bois decoupe acrylique metal 1200 x 180 2004 005
installation acrylique sur cp découpe expo crous 2005
installation acrylique sur cp découpe expo crous 2005
expo
expo
petite pieces acrylique sur cp 2007
petite pieces acrylique sur cp 2007
photographie amenagee 2009 60 x 25 cm
photographie amenagee 2009 60 x 25 cm
photographie amenagee tirage sur plexi 84 x 59 cm 2010
photographie amenagee tirage sur plexi 84 x 59 cm 2010
plakat 3,60 x 2,60 m duo villaume - guth kaiserslautern
plakat 3,60 x 2,60 m duo villaume - guth kaiserslautern
plakat acrylique sur cp 3,60 m x 2;60 m 2012
plakat acrylique sur cp 3,60 m x 2;60 m 2012
plakat acrylique sur cp 3,60 x 2,60 m expo Hildapromenade Karrlsruhe 2005
plakat acrylique sur cp 3,60 x 2,60 m expo Hildapromenade Karrlsruhe 2005

Extraits de notes sur son travail:

Didier GuthGermain RoeszJean-Francois Robic
LES BOIS DECOUPES:
 la référence est la carte, ses formes (lignes, ronds, points,) et ses couleurs, couleurs franches (rouge, jaune, bleu, noir). Ces lignes, ronds, points sont découpés dans du contreplaqué peint et vernis puis assemblés se sorte qu’ils forment une carte simplifiée, imaginaire, métaphorique, . Quand cet assemblage s’installe sur une façade à l’extérieur d’un bâtiment, il devient monumental, à la fois par sa taille, mais également en raison de la présence même du bâtiment, du mur de ses fissures de sa peinture, de sa matière, des fenêtres du toit au dessus, des gouttières etc. La carte sort de son statut de document pour accéder à quelque chose d’autre, dans un paysage ; elle se mêle à la réalité. Il n’y a plus non plus de limite de taille sauf celle de l’unité qu’est la plaque de CP dans laquelle sont découpés les lignes, ronds et points. C’est une oeuvre sans bord, c’est le lieu (intérieur ou extérieur) qui impose ses limites. Le vide entre, (blanc du mur d’expo ou façade) fabrique aussi l’œuvre.
LE DESSIN:
 les pièces en bois découpé sont essentiellement constituées de bande de bois d’environ 5 à 10 cm de large; ces bandes deviennent un dessin sur le mur. On s’éloigne donc de l’idée du tableau pour aller vers un objet qui comporte un hors champ (voir « le vide entre »).
LE BAS RELIEF:
 selon l’assemblage des pièces de bois découpé, on obtient une epaisseur de l’objet. De ce fait le dessin sur le mur devient également  un bas relief. Ainsi le dessin projette des ombres sur le mur et sur les parties de la pièce, selon l’éclairage.
LE TERRITOIRE (2):
C’est où je suis maintenant. C’est ici. C’était là. C’est où étaient d’autres. (cf. restes, marques, traces). C’est où viendront d’autres. C’est là où je passe, lentement, vite ; où je reste un temps, longtemps. C’est un lieu : lieu de travail/ lieu de production / lieu de la monstration / lieu d’un regard / C’est une référence : à la photo / à la géographie / à l’imprimerie / à la carte / à l’écriture / au(x) matériau(x) / aux restes.
L’INSCRIPTION (dans):
 (dans le sens de l’inscription d’un bâtiment dans l’urbanisme, d’une route dans le paysage ; mais également dans celui de l’inscription commémorative ou du tag) Ça a à voir avec le lieu. Ce que j’installe, je le fais par rapport au lieu, soit parce que ce lieu m’inspire et alors je construit pour lui ; soit parce que le lieu m’est imposé et ainsi fabrique de mes matériaux, de mes images, de mes bouts, s’approprie mes fragments, impose une nécessité d’organisation, de composition, d’élimination ou d’accumulation.
LE VIDE (entre)
Sur l’échiquier, une case sur deux est blanche.

Didier Guth, 1994 / 2003
 extrait de la couleur de l’horizon « cahiers recherche » université Marc Bloch  Strasbourg 2005

 

a gauche plakat acrylique sur cp 3,60 x 2,60 m a droite installation __balises__ bois decoupe et acrylique expo galerie Zeherith Lauffen 2007

Il faut encore revenir sur les couleurs qu’il utilise majoritairement : blanc, noir, rouge (dans d’autres œuvres on voit du jaune et du bleu). Il se sert de la couleur primaire. Elle est un signe tout comme elle donne des codes de lecture dans une carte ou dans une signalétique urbaine. Nous avons vu que cette réduction n’empêche en rien l’ouverture vers d’autres territoires, vers d’autres horizons. Peut-être même que cela est nécessaire pour ne pas nous distraire de l’éparpillement coloré naturel. Ici la couleur est au service d’une rencontre, d’une promenade qui fabrique du sens, du paysage, de la conscience.

D’autre part une référence est à évoquer qui concerne le pop art. La réduction colorée, le travail de l’aplat, la simplification des signes, l’utilisation d’une signalétique en sont les repères essentiels. Ce n’est pas tant pour un artiste précis du pop art que cette analogie opère mais bien plus dans les procédures et les visées. Le monde qui nous environne devient une forêt urbaine, complexe, qui marque le territoire de la peinture. De la citation qui se singularise en quelque sorte, d’un paysage populaire qui redevenant visible sur un panneau de type publicitaire rend au passant son regard curieux.

Germain Roesz Paysage tracé au sillon des lignes (extrait) à propos d’une œuvre de D. Guth installée à Karlsruhe dans le cadre de Kunst an der Plakatwand 2004

expo d'un espace a l'autre musee des Avelines St Cloud  bois decoupe acrylique metal 1200 x 180  2004 005

La relation du travail de Didier Guth à la carte – mandala géo-poétique, origine des signes et des formes (comme de leur dérive) par agrandissements successifs – induit que le regard sur l’œuvre et son fonctionnement en tant que point de vue sur un paysage à construire applique à l’objet artistique la mobilité du regard nécessaire à l’usage de la carte. Vous êtes en mer ou dans la nature terrestre et vous cherchez votre route dans une concomitance des signes de la carte et des formes du paysage : votre regard va sans cesse être confronté à un décryptage frontal et bidimensionnel et une plongée dans la fuite de l’espace réel. Il vous faudra donc incessamment vous adapter à cette dialectique particulière. L’œuvre de Saint-Cloud comme toutes les “géographies”de bois découpé, propose une dualité identique, réunissant à la fois une échappée visuelle dans la profondeur réelle pour mieux “sauter” dans une in/visibilité, et une équivalence cartographique, les formes pouvant être regardées essentiellement comme une traduction de cet univers graphique.

Jean-François Robic Autour du monde (extrait) à propos d’une œuvre de D. Guth à la biennale d’art contemporain de St Cloud 2004